A
la différence des mammouths de l’édition (GALLIMARD, GRASSET,
SEUIL…), les éditions JOELLE LOSFELD font preuve d’une singularité
discrète.

Ainsi,
depuis quelques années cette maison d’édition a entrepris
la publication de l’œuvre intégrale de l’écrivain
néo-zélandaise Janet Frame, révélée au grand
public par le film (adapté d’un de ses livres) « Un
ange à ma table ».

Ce
qui nous intéresse ici est en fait la publication d’une revue de
littérature à dominante fantastique, « Le Visage
Vert »
qui en est à sa quatrième livraison.

Le
sommaire de ce numéro présente une grande diversité d’auteurs:
Pétrus Borel, Mary Shelley, Richard Marsh… rassemblés ici par
la thématique au combien fantastique du double. Les études critiques
pointues et documentées alternent avec des textes rares ou indisponibles
depuis un certain temps.

La
lecture de la revue réclame beaucoup d’attention de par la spécialisation
des sujets traités. Ainsi, trouvera-t-on sous la plume de Xavier Legrand-Ferronnière
(directeur de la revue) une étude comparée entre un conte noir
de Mary Shelley, « Le fou du roi de Suède » et
sa traduction-transformation par Pétrus Borel, longtemps rangé
par l’histoire littéraire française dans la catégorie
des « petits romantiques ». La comparaison fait apparaître
les aménagements et les libertés prises parPétrus Borel
par rapport au texte initial. Un autre article, signé d’un spécialiste
de la littérature fantastique, Francis Lacassin concerne Victor Hugo
et le roman populaire (ou feuilleton). Après les rappels d’usage
sur la naissance et l’avènement du roman feuilleton, Francis Lacassin
revient sur la genèse du livre « Les Misérables »,
longtemps nommé « Les Misères » en l’éclairant
de l’apport du roman feuilleton dont Eugène Sue fut l’un
des maîtres incontestés au XIXème siècle.

Mais
la revue loin de s’arrêter à des réflexions de spécialistes,
parfois austères, donne aussi un éclairage nouveau sur des auteurs
plus ou moins connus du grand public tel Richard Marsh, auteur d’un roman
« Le Scarabée » paru la même année
que « Dracula » de Bram Stoker (en 1897) et qui à
ses débuts connut un succès plus important que le roman vampirique.
Les oeuvres de cet auteur prolifique n’étant pas disponibles en
France, le critique propose la traduction d’une nouvelle « Les
photographies » qui permet de mesurer l’efficacité de
l’écriture de Marsh sur l’esprit de son lecteur. A partir
de la banale photographie d’un prisonnier, le lecteur se trouve embarqué
dans le monde des esprits où effroi rime parfois avec fantaisie. Aux
lecteurs exigeants de « franchir le pont » qui les conduira
vers les délices fantastiques…

 

Les
n°2 et n°3 sont disponibles en librairie ou par correspondance contre
106 F (port compris pour la France) à l’adresse suivante :
Editions Joëlle Losfeld / 106, boulevard Saint-Germain / 75006 PARIS. Le
numéro cinq sortira en septembre, au sommaire Sheridan LE FANU, Edward
LEAR, LICHTENBERG…

Catégories : Livres & BD

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