Avec
deux albums, ENDORPHINE s’impose comme un des espoirs de la scène cold-électro-indus
française. On pense parfois à l’austérité de KLINIK,mais
le minimalisme prononcé ne s’avère jamais stérile. A suivre
de près.
Tu
as collaboré avec LDC, ex-compositeur de Stigma ; comment est né
Endorphine ?
Endorphine
est né à la suite d’un concert de Sonar auquel j’ai
assisté. Cette musique était puissante, entraînante, répétitive
mais terriblement efficace. L’enregistrement de « ref.01″a débuté
quelques jours plus tard. LDC (ex-Stigma) est intervenu dans le projet petit
à petit, sans pour autant en faire partie. J’avais acheté
mes machines quelques mois plus tôt et LDC m’a apporté une
aide technique précieuse? La collaboration a été complète
sur deux morceaux que nous avons composés ensemble. Il est également
responsable de la pochette et de la présentation du disque.
Dans
quelles conditions « ref.01 » est-elle devenue la première production
d’Ombre Sonore ?
Il
se trouve que Lol (responsable d’Ombre Sonore) partage son appartement
avec LDC. Je lui ai remis une copie du disque pour qu’il me donne son
avis. Il a aimé et a décidé de produire l’album.
Voilà comment « ref.01 » est devenue la première production
d’Ombre Sonore. Je n’ai pas eu à démarcher d’autres
labels. Merci Lol…
Quelles
sont tes influences musicales (anciennes et nouvelles) ?
Endorphine
a été influencé par Sonar et Winterkälte. En fait,
à l’exception de ces deux références majeures, j’écoute
peu de groupes de ce style. Je suis nettement plus attiré par la musique
ambiante, Vidna Obmana, Robert Rich, Steve Roach, Tuu… Dead Can Dance,
Current 93, Sol Invictus, The Cure, Raison d’Être ou encore Nine
Inch Nails sont les groupes que j’écoute le plus. La musique contemporaine
prend une place importante également :Arvo Pärt, Kanchelli, Tüür,
S. Reich… Biosphere, Pan Sonic, Autechre, Fluxion trouvent eux aussi
leur place dans ma platine. En somme, les influences d’Endorphine sont
non seulement restreintes mais également clairement identifiables. Du
moins je l’espère… rassurez-moi !
Te
sens-tu proche de labels tels que Daft, Ant-Zen ou Hands ?
Endorphine
étant un projet d’indus, je me sens forcément proche de
ces labels. Si Lol n’avait pas produit « ref.01 », il est évident
que je me serais retourné vers eux. Qui ne le ferait pas ? Ce sont après
tout les références majeures. Je trouve le graphisme de « ref.01 »
assez proche aussi de celui de ces labels.
Y
a-t-il des courants extra-musicaux (littéraires, cinématographiques,
philosophiques, multi-médias…) qui influencent ton travail ?
Non.
Les différents samples et dialogues utilisés dans mon album viennent
simplement compléter les morceaux. C’est un moyen aussi de pallier
l’absence de chant. Endorphine n’intégrera d’ailleurs
jamais de chanteur.
Comment
s’est passée la composition des titres ? As-tu respecté
un processus de création particulier ?
Je
n’ai pas de processus particulier. « ref.01 » étant basé
uniquement sur les percussions, je séquence au préalable une rythmique
qui me plaît. A partir de là, le reste se fait tout seul. Je travaille
assez vite par contre. Je ne peux pas passer des soirs entiers sur un morceau
; je n’ai pas cette patience. Ça se ressent d’ailleurs dans
mon travail.
« ref.01 »
est un exemple parfait de sobriété et d’efficacité
; quel regard portes-tu sur la scène indus de ce début de millénaire,
et en particulier sur la branche dure de cette dernière, dont ton album
semble se rapprocher ?
Je
n’ai pas de regard particulier sur cette scène. J’écoute
très peu de groupes dans le genre « indus dur ». Ils m’emmerdent
assez rapidement… Même « ref.01 » m’ennuie…
Cela vient peut-être du fait que j’ai passé trop de temps
à la conception de ce disque. Endorphine n’est pas si original
que cela… peut-on encore être original dans ce style ? L’album
sur lequel je travaille actuellement est, à mon sens, bien plus intéressant.
J’ai appris à travailler un peu différemment : plus de breaks,
plus de sons…
Peux-tu
nous parler de tes deux projets parallèles, Ame No Uzume et Onno ?
Ame
No Uzume est un projet de musique concrète basé pour l’essentiel
sur des samples ou des sons créés à partir d’un micro.
C’est un projet que je trouve intéressant et que je désire
développer dans les années à venir. Je suis en train de
démarcher quelques labels en ce moment pour un premier album intitulé
« Décomposition organique ». C’est également mon
projet le plus personnel. Onno est un projet de musique ambiante. Le premier
album, “In memories reflected” a été directement influencé
par les premières œuvres de Vidna Obmana dont je suis un grand
fan. Les morceaux sont construits sur des séquences assez courtes, répétitives,
installant un climat de détente. C’est une musique minimaliste.
Le design de ces deux projets sera une fois de plus l’œuvre de LDC.
As-tu
l’intention de donner des prestations « live » ?
Je
ne pense pas le faire pour le moment. Monter sur scène et tripoter quelques
boutons d’une table de mixage ne me semble pas très jouissif. Je
composerai peut-être quelques morceaux pouvant être reproduits sur
scène, complétés par un visuel. Ceci dit, c’est un
peu trop tôt pour en parler.
Quels
sont tes projets ?
Je
travaille actuellement sur le second disque d’Endorphine qui s’intitulera
probablement « ref.02 : the new game ». L’album sera un peu différent.
Je démarche également certains labels pour mes deux autres projets.
Si aucune offre ne m’est faite, je créerai probablement mon propre
label.
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