Aube
de l’iconoclasme, crépuscule de la raison.

 

Pourriez-vous
nous parler de l’«avant» UNTO ASHES (premiers actes musicaux,
groupes, formation…)?

Michael
Laird:
Nous venons tous d’endroits différents et avons différents
backgrounds musicaux. Pendant mon enfance, ma famille et moi vivions dans les
bois pendant l’été, il y avait toujours des adultes qui
jouaient de la bluegrass et de la musique folk. Je n’ai pas vraiment essayé
d’apprendre à jouer des différents instruments, mais j’aimais
beaucoup produire des sons avec eux… Je jouais des percussions au collège,
et puis j’ai abandonné pour accorder plus de temps au skateboard
! Je jouais dans un groupe expérimental quand j’étais au
lycée (haha, qui ne la pas fait?) et j’ai aussi étudié
le son et ai travaillé pendant un temps dans un studio d’enregistrement.
En gros UNTO ASHES a débuté en tant que projet studio: en 1996,
j’enregistrais quelques morceaux avec Susanna Melendez, principalement du folk
apocalyptique et de la musique expérimentale.

Natalia
Lincoln :
Ma mère est organiste, mon père chante. J’ai
grandi avec de la musique classique et d’église, j’ai obtenu
des diplômes universitaires au Conservatoire Oberlin pour le piano et
l’histoire de la musique. J’écoutais aussi de la musique
pop, mais des groupes New Wave comme les CURE, DEPECHE MODE, BAUHAUS ont été
les premiers à me donner envie de jouer de la musique non-classique.
Après plusieurs tentatives avortées à la formation d’un
projet, j’ai rejoins FIGUREHEAD, mon premier groupe. Peu de temps après,
je les ai quittés, Michael m’a demandé de joindre UNTO ASHES.
J’avais entendu une démo de ses premiers enregistrements et j’étais
folle de joie de venir jouer, car l’éclectisme et les influences
filmiques et classiques d’UNTO ASHES sont exactement ce que je veux partager
en jouant de la musique.

Jeremy
Bastard:
Avant UNTO ASHES, j’ai joué dans plein de groupes
Punk/deathrock et Noise, répondant aux noms de TVO, THE MURDERED, et
plus récemment, les FUNERAL CRASHERS. J’ai approché Michael
quand j’ai découvert que j’allais avoir un morceau sur l’Album
« Tribute à Rozz Williams » et je voulais faire Cavity.
La façon dont je joue de la guitare est GRANDEMENT influencée
par le travail de Rikk Agnew sur « ONLY THEATRE OF PAIN » des CHRISTIAN
DEATH, ainsi que Robert Smith, Thurston Moore de SONIC YOUTH, Kevin Shields
de MBV, et quelques autres. En tout cas quand j’ai entendu parler de ce
morceau, j’ai demandé à Michael de me laisser jouer de la
guitare dessus, mentionnant mon travail avec les FUNERAL CRASHERS comme une
sorte de compétence pour le boulot. Il nous avait vus jouer auparavant,
et était partant pour tenter l’idée. J’ai vraiment
aimé le résultat et suis très fier de l’enregistrement.
Donc, une fois les FUNERAL CRASHERS dissous, je l’ai harcelé jusqu’à
ce qu’il me laisse faire partie du groupe à plein temps!

En
Europe, nous avons découvert votre groupe sous la délicate étiquette
« musique éthérée » de Projekt. Pensez-vous qu’il
est préjudiciable d’être connu en tant que « éthéré »
ou quoi que ce soit, avant même que les gens écoutent votre musique?
Dans les années 80, ça a été un problème
pour les groupes 4AD.

Michael
Laird:
Ca n’a pas d’importance pour moi que les gens essaient
de définir la musique de UNTO ASHES, ça ne va pas leur être
facile de confectionner une catégorie bien et évidente , ça
c’est certain!

Natalia
Lincoln:
J’ai aussi eu beaucoup de difficulté à résumer
ce que nous faisons, mais je suppose que c’est pas plus mal. En ce qui
concerne l’étiquette «éthérée»,
des fois ça aide et des fois ça n’aide pas à avoir
de nouveaux auditeurs. De toutes les manières, une fois qu’ils
ont écouté notre musique, les gens font la différence.

Le
monde de UNTO ASHES semble regorger de références à l’art,
à la littérature, à l’imagination, au rêve.
Quelles sont vos principales influences dans ces formes d’art?

Natalia
Lincoln:
Nous nous inspirons de toutes choses au sujet des rêves,
de l’attente, de la folie, de l’amour érotique et autres
états brouillés de la réalité. Les chansons médiévales
ont beaucoup à apporter sur ces sujets. Pour ce qui est des influences
littéraires de UNTO ASHES, je pourrais commencer la liste avec E.T.A.
Hoffmann et Ludwig Tieck en tête des romantiques allemands et Nabokov
et Bulgakov menant les grand écrivains de la Russie du 20ème siècle…
Il y en a beaucoup trop pour former une liste, et nous continuons à en
découvrir.

Michael
Laird:
Nous sommes intéressés par n’importe quelle forme
d’art et de littérature, surtout celle qui est corrodée,
fragile, impure, cassée, sale, blessée, souillée, et honnête.

De
nos jours beaucoup de groupes sont sous influence, parodiques ou mimétiques
( combien y a-t-il de clones des Sisters Of Mercy?), UNTO ASHES est très
loin de cela, « SATURN RETURN » est iconoclaste; est-ce le résultat
des divers membres du groupe impliqués dans l’enregistrement ou
est-ce une volonté artistique d’explorer un univers à multiples
facettes?

Natalia
Lincoln:
En fait, les deux. Nous apportons différentes influences
à la création et à l’enregistrement de notre musique,
et nous sommes tous tellement éclectiques dans nos backgrounds qu’il
serait difficile d’envisager quelque chose de moindre qu’ un univers
aux multiples facettes. Nous ne commettons jamais l’erreur de pré-définir
notre musique selon des critères de vente. Nous n’avons jamais
pensé que c’était susceptible de se soumettre à cela
dans un premier temps. Les groupes qui se collent une étiquette, souffrent
d’une pauvreté d’expression qu’ils se sont imposés.
Nous avons tous des groupes que nous affectionnons, mais les imiter serait nous
rendre indignes d’eux.

Michael
Laird:
C’est un grand compliment d’être définis
comme iconoclastes, merci! En gros on voulait faire de « SATURN RETURN »
quelque chose d’intéressant pour nous; nous avons consciemment essayé
de faire que les chansons se distinguent les unes des autres. Nous avons beaucoup
travaillé en studio pour perfectionner les différents sons, la
façon dont chaque son ou voix s’ajuste à chaque chanson.
Puis nous avons travaillé sur la combinaison de chansons et les avons
regroupées sur un unique album.

Sur
le dernier album en date, vous avez fait une somptueuse version de Ostia,
une chanson de COIL dédiée à Pasolini, est-ce pour COIL,
Pasolini ou les deux?

Michael
Laird:
Pasolini est un grand poète et un grand réalisateur,
mais nous avons fait cette version de Ostia pour COIL, cette chanson
est un chef d’oeuvre! Tout le monde de UNTO ASHES pense que COIL est ahurissant.

Pourriez-vous
parler de vos goûts musicaux? Passés et présents.

Michael
Laird:
Sur notre site web ( www.UntoAshes.com), chaque membre du groupe
a une liste de « 13 bénédictions » ou inspirations de
tous types, musical, littéraire, artistique, même filmique. Si
vous regardez la mienne, vous verrez que je suis un GRAND fan de Black Métal
norvégien, mais que je chéris aussi le hard-core old-school, le
punk-rock, le post-punk comme JOY DIVISION, les premiers NEW ORDER, WIRE, COIL,
DEAD CAN DANCE, etc… Je m’intéresse beaucoup à la musique indienne
et persane, j’aime tous les sons différents et leurs textures!

Natalia
Lincoln:
Je suis grandement inspirée par Mahler, Bartok, Liszt, Brahms,
Machaut, la musique médiévale, la musique folklorique hongroise,
et de la même façon, JOY DIVISION, DEAD CAN DANCE, CURE et les
DEPECHE MODE des années 80, CHRISTIAN DEATH, COIL, et plus récemment,
grâce à Michael, DIMMU BORGIR et EMPEROR.

Jeremy
Bastard:
Michael a déjà tout dit, mais je crois que je dois
souligner combien je trouve COIL ahurissant. Par dessus tout, ils ont été
ma plus grosse influence musicale, pas nécessairement sur ma façon
de jouer de la guitare, mais certainement sur la façon dont je compose
des samples, et de manière plus marquée, sur la façon dont
j’appréhende la musique. De plus, des groupes comme THE CURE, THE
BANSHEES, JOY DIVISION, BAUHAUS et CHRISTIAN DEATH me sont très importants.
Même si dernièrement les disques que j’écoute énormément
sont ceux de TRANS AM, INTERPOL (un groupe New-Yorkais génial), et STIFFS
INC (un autre groupe de New-York génial qui à présent,
est défunt).

Votre
musique contient un côté filmique, réaliseriez-vous de la
musique pour le théâtre, des artistes vidéo ou le cinéma?

Michael
Laird:
Nous avons exploré cette possibilité, certainement.
Encore la nuit dernière, on a commencé à composer une chanson
dont on trouvé qu’elle sonnait comme la bande son d’un film
d’horreur italien des années 70! Mais sérieusement, on adorerait
être contactés par des producteurs ou des réalisateurs de
film français ou d’ailleurs, s’il vous plaît, contactez-nous!

Natalia
Lincoln:
En plus de la musique de UNTO ASHES, j’ai écrit de
la musique pour des films, des églises, et de la musique d’ambiance(
pour un CD multimédia intitulé « STONES »), et je sais
que Michael a écrit un morceau de dance, alors nous sommes prêts,
volontaires et capables de créer quoi que ce soit de cette nature.

Avez-vous
des projets pour le futur (concerts, disques, collaborations…)?

Michael
Laird:
Nous écrivons des chansons pour notre prochain album ( qui
n’a pas encore de nom), ce qui est très excitant. Nous jouons le
25 mai au Festival Projekt 2002 à Philadelphie. J’ai participé
à la mandoline, aux percussions, et à la voix pour quatre chansons
sur le nouveau BLACK TAPE FOR A BLUE GIRL pour un album appelé « THE
SCAVENGER BRIDE ». Nous avons hâte de jouer dans des festivals en
Europe, alors promoteurs intéressés, agents, s’il vous plaît,
contactez-nous! Et nos meilleurs voeux à tous nos fans en France et ailleurs,
nous apprécions énormément votre support.

Jeremy
Bastard:
Je suis toujours en train de faire un truc ou un autre, j’aime
beaucoup collaborer avec d’autres musiciens, ce qui explique pourquoi
j’aime vraiment qu’une multitude d’invités différents
nous rejoignent sur scène. Même si UNTO ASHES représente
ce pour quoi je dévoue le plus de temps et d’énergie, j’aime
habituellement avoir un ou deux projets parallèles.

Natalia
Lincoln:
Continuez à vérifier notre site web, http://www.UntoAshes.com
pour les actualités en cours de nos activités et sorties.


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