Entretien estival avec Andrew Prinz de Mahogany, groupe sis à Brooklyn qui produit depuis 1997 une des plus belles musiques éthérée, digne héritière de l’âge d’or de 4ad (des échos évidents à Cocteau Twins) et des grandes figures épidermiques du shoegazing (Slowdive, Swallow…). Désormais édité par Darla Rds, Mahogany a publié nombre de 7″/12″ sur des micro labels indépendants, un troisième album (évoqué dans l’entretien) est annoncé pour bientôt.

 

 

Pouvez-vous nous parler des débuts du groupe? (J’ai cru comprendre qu’il y avait deux périodes distinctes: rurale et urbaine)

 

Je pense que tu fais référence à « Memory Column » le  double CD qui explore chronologiquememt nos premiers 7″/12″ et titres issus de compilations organisés selon deux cycles.

 

Le premier 12″ de Mahogany a été programmé par John Peel en 1997 et depuis nous n’avons cessé de composer!

 

 

Quand nous écoutons votre musique, cela nous évoque beaucoup d’univers allant de l’indie-pop à l’ethereal en pasant par la darkwave  (Hugo Largo, Cocteau
Twins, Durutti Column, Trance To The Sun, Disco Inferno, Slowdive,
Changelings, Tel Basta, les premiers His Name Is Alive…); quelles sont vos influences majeures en musique? Dans les autres arts?

J’ai grandi en jouant du violoncelle, la musique classique a été mon influence majeure.

La peinture du vingtième siècle et le cinéma sont toujours également de grandes inspirations.

 

Comment Mahogany considère le courant « shoegazing » (que l’on rattache souvent au groupe)?

« Shoegazing » était un terme alternatif utilisé par les journalistes anglo-saxons pour regrouper certains groupes du label Creation Rds. A la même époque, Magnet et Alternative Press utilisaient quant à eux les termes de « space rock » ou « post rock ». Voir que « shoegazing » est encore usité est à la fois charmant et nostalgique!

 

 

Lorsque vous jouez live, avez-vous une mise en scène particulière, une mise en lumière spécifique ou une approche conceptuelle du set, ou est-ce davantage un concert traditionnel, au sens « indie-rock » du terme?

Nous avons fait toutes sortes de shows. Certains très Punk, d’autres plus « arty » dans des lofts/galeries d’art… mais d’un autre côté nous avons aussi tourné avec Bloc Party et Biffy Clyro, nous jouions allors devant des audiences avoisinant les 5000 personnes. C’est toujours un honneur de jouer live, les circonstances font partie de la magie de la chose. Je pense que l’on prend plein de plaisir à toujours essayer de nouvelles choses et à maintenir le challenge!

 

L’art du design est très travaillé sur vos pochettes, entre dessin industriel et figures à la poésie graphique/géométrique. Est-ce important pour vous d’exprimer votre univers à travers cet aspect?

Je crois que chacun peut reconnaître aujourd’hui que la communication visuelle est un élément majeur de la musique moderne. Les champs d’investigation visuels de designers comme Peter Saville, Vaughan Oliver, and Bruce Licher ont certainement eu un impact. Je suis designer graphique et typographe, travaillant surtout dans l’édition d’Art, mais j’ai aussi réalisé des pochettes de disques et produit d’autres groupes depuis que nous avons commencé Mahogany. La connection avec le quelqu’un à travers l’expression visuelle est certainement cruciale.

Pourquoi Mahogany! ?

L’opéra de Kurt
Weill’s « Aufstieg und Fall der Stadt Mahagonny » a été crucial pour choisir le nom du groupe. Pas tant par son style ou son atmosphère, mais pour son intention et sa narration.

 

Le « mahogany » (l’acajou) est un bois riche et résonant. Larbre acajou est aussi en soi très beau et mythique.

 

J’ai entendu parler de la parution imminente d’un nouvel album, comment peux-tu décrire l’évolution de la musique, les atmosphères dominantes…?

Le nouvel album s’appelle « Frontiering » –  nous sommes totalement dans un état d’esprit frontalier !

 

Avez-vous des projets concernant une tournée européenne (même petite)?

Nous avons déjà tourné au Royaume-Uni deux fois.  J’espère que nous retournerons en Europe très bientôt.

 

 


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