Groupe : Necdum Erant Abyssy
Album : Ondoyance
Date : 1998-08-01
Label : autoproduction
Distributeur :
Format : CD
Durée :
De
plus en plus souvent contraints à l’autoproduction (faute de labels)
ou à une distribution pour initiés (vente par correspondance…),
les groupes français de la scène dark (gothique, wave, indus ou
électro) sont néanmoins plus prolifiques que jamais. MORTHEM VLADE
ART, KARCERAL FLESH, DE VERMIS MYSTERIS, DRAMA OF THE SPHERES, TAEDIUM VITAE,
DEAD SOULS RISING… ont produit dans les derniers mois des albums qui n’ont
rien à envier aux colosses de la dark-wave allemande. Cet état
de fait est une raison de plus pour mettre en lumière un groupe comme
NECDUM ERANT ABYSSY.
Ce
duo, basé en région parisienne propose son premier CD «ONDOYANCE »
regroupant 10 titres évoluant entre électronique sombre, ambiances
froides, et mélancolie brumeuse. On pense parfois au romantisme tortueux
de DIE FORM ou à un alter ego masculin de BEL CANTO (première
période). La voix voilée, parfois ingrate, cachée sous
des strates de brouillard, résignée, rêveuse et lancinante
enténèbre l’atmosphère ; une tristesse palpable
s’insinue malgré les motifs rythmiques, esquisses d’une hypothétique
électro pour la fin des temps : ivre décadence mécanique
et trébuchante. Des distorsions de guitares saignent la gorge nue des
nappes synthétiques diaphanes, des échos de mélodies médiévales
soeurs naturelles de celles de Varney (SOPOR AETERNUS) ponctuent l’ensemble.
Parfois, une voix féminine se joint aux psalmodies étranges et
lointaines du chanteur ; sur le titre Illusion church, elle structure
l’ensemble, répétant à l’infini un jeu verbal,
ingénu et envoûtant, non loin de certaines « bizarreries »
de Liz Fraser ; ce titre hypnotique repose sur un implacable tapis sonore
martial qui s’imprime en nous tel un improbable « hit du dancefloor
des songes ».
NECDUM
ERANT ABYSSY propose une musique personnelle, un refuge vivifiant pour les sentiments.
La fragilité, la tristesse non feinte, la noirceur y dressent non pas
le portrait d’un groupe outranciérement maquillé en ourson
gothique, mais celui de personnes hantées par des sentiments, parcourues
de visions vespérales ouvrant la nuit aux symboles et aux émissaires
d’une Mort bien réelle.
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