Groupe : Collection d’Arnell-Andrea
Album : Les Marronniers
Date : 2008-10-08
Label : Prikosnovenie
Distributeur :
Format : CD
Durée :

A bien des égards, “Les Marronniers” reste le témoin d’un temps où les derniers échos de la coldwave originelle instillaient une sève aux pulsations à la fois tendues et soyeuses. Profondément ancré dans l’univers de brume et de mélancolie des deux premiers albums, le disque imposait une énergie nouvelle, entre la basse tout en motifs orientaux et sinueux de Franz (remplaçant Peter Rakoto, à qui “Rozde” est dédié) et des mélodies enlevées comme “Le Pré Dormant”.

Souvent une réédition engendre nostalgie et souvenirs au grain voilé, or “Les Marronniers” diffuse aujourd’hui un sentiment d’ailleurs et d’autre temps. Bercés par les titres tour à tour cold électriques ou acoustiques, emportés par des textes incisés de haute tristesse et d’intime spleen, nous sommes saisis par l’inaltérable et fragile majesté d’un disque qui semble sceller la fin d’une ère pour le groupe de Gien. Avant de rejoindre les champs de batailles glaçants de la Grande Guerre, Collection d’Arnell-Andrea nous entraînait dans les dernières heures d’un siècle qui d’un sépia onirique allait verser dans le rouge boueux de barbaries orchestrées.

Image d’une petite fille dans un champ de fleurs, écho invisible aux tourments de Dormeurs du Val qui tomberont sous peu, musique oscillant sous l’eau d’un temps prématurément défunt. Havre pour l’âme juste avant l’orage.

La réédition de Prikosnovénie s’enrichit du “Collection (Anton’s mind getting blind)” autrefois présent sur la compilation “13”  et sur les bonus du cd “Automne à Loroy” de Lively Art, ainsi que d’un somptueux inédit: “Any forgotten place” (une version transfigurée de “Rozde” ). Une plage multimédia permet de retrouver “Les Temples Elevés” (un extrait d’un live acoustique). Un nouvel artwork particulièrement réussi illustre les volets du digipack.


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