Groupe : Einsturzende Neubauten
Album : Ende Neu
Date : 1997-12-01
Label : Mute
Distributeur :
Format : LP/CD
Durée :

Prolongeant
« ENDE NEU », cette relecture des morceaux du dernier
album de EINSTURZENDE NEUBAUTEN risque de diviser encore plus les troupes déjà
amaigries des fans qui rechignaient à goûter l’apparente
tranquillité des récents titres du groupe. Bien que « ENDE
NEU » fût un échec commercial, il contribuait à
montrer la capacité du groupe à poursuivre dans une veine créatrice
libérée de toutes contingences ; après un « TABULA
RASA » bénéfique, apportant une nouvelle vie au NEUBAUTEN
des 80’s, le dernier album dressait un réquisitoire sonore contre
la vacuité du bruit comme arme de puissance, attitude manifeste dans
les nombreuses tentatives électro-indus-crossover qui font de la violence
sonore un étendard masquant le vide de leurs motivations musicales. Si
l’agression sonore avait pu représenter une révolte formelle
contre la mollesse des productions commerciales des 70’s et 80’s
(en particulier dans la musique industrielle : S.P.K., THROBBING GRISTLE,
ou justement EINSTURZENDE NEUBAUTEN), aujourd’hui la descendance abâtardie
de la violence sonore est beaucoup plus au service de la MTV society que d’une
révolte inaliénable. Cette évolution du paysage musical
où la violence formelle est la nouvelle norme, valide d’autant
plus l’attitude du groupe berlinois qui propose une alternative nettement
plus intéressante consistant en une forme d’aridité sonore,
une sorte de « bondage musical » où les fracas
résonnent tels des coups sur la chair : mats et incisifs.

La
tournée qui suivit « ENDE NEU » mit en évidence
la force des nouveaux titres qui retrouvaient dans l’arène vivante
l’aspect furieux de danses mécaniques proférant un nouvel
âge celui du New no new age advanced ambient motor music machine (NNNAAAMMM).

Par
contre, la parution de cet album de remixes proprement systématiques
n’apporte rien de plus, au contraire malgré la notoriété
et la diversité des invités (PANASONIC, KREIDLER, BARRY ADAMSON…)
le résultat tient davantage d’un radotage intempestif et convenu
que d’une déconstruction/reconstruction inventive. Même si
l’on apprécie à sa juste valeur le décalage incongru
de la relecture de JON SPENCER, l’ensemble est bien long ; pendant
encore longtemps les dancefloors résonneront au son des versions originales
de Was ist ist ou de Ende neu.

Catégories : Chroniques

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