Groupe : Raymonde, Simon
Album : Blame someone else
Date : 1997-12-01
Label : Bella Union
Distributeur :
Format : CD
Durée :

Le
bassiste des COCTEAU TWINS envisageait depuis longtemps cet exercice solo, rejoignant
ainsi son père (coupable de nombreuses compositions et arrangements pour
DUSTY SPRINGFIELD et ayant travaillé avec les plus grands des 60’S :
SCOTT WALKER…) ; la plus grande interrogation restait la voix, comment
imaginer Simon Raymonde roucoulant tel une Liz Fraser enrouée !
Or étrangement, le problème ne se pose pas, tant la voix de Simon
excelle dans de nombreux registres : lyrique sur It’s rainig today,
feutrée sur Supernatural, souple sur In my place… La
reprise de SCOTT WALKER (It’s raining today) est somptueuse, le
trouble et l’émotivité y sont culminants. Ceux
qui espéraient l’inspiration lumineuse et triste des titres de
Simon pour THIS MORTAL COIL ne seront pas déçus, en effet dès
le second titre Love undone le piano insuffle un esprit oscillant entre
« FILIGREE AND SHADOW » des sus cités et « THE
MOON AND THE MELODIES » (COCTEAU TWINS et HAROLD BUDD). L’aspect
pop des compositions n’occulte pas la majesté de l’album,
à part It’s a family thing (morceau pop aérien) In
my place
et Days (un hommage à TELEVISION) le reste est une
collection de titres sinuant entre éther, élégance et dandysme.
La
filiation avec COCTEAU TWINS ne nuit pas au propos ; l’incursion
vocale de Liz Fraser sur Worship me et de Robin Guthrie sur Muscle
and want
grisent nos oreilles sans pour autant compromettre l’aspect
personnel du travail de Simon Raymonde: l’entendre en duo avec Liz est
un moment d’anthologie. Hormis quelques détails sur Supernatural
ou Tired twilight, les sonorités électroniques restent
heureusement absentes (Simon est pourtant un amateur de certaines tendances
Dub, Trip Hop…). Même
s’il ne ralliera pas un public large, ni même celui exigeant des
COCTEAU TWINS, « BLAME SOMEONE ELSE » s’affirme
dès aujourd’hui comme l’un des disques pop-éthérée
des plus magnétiques depuis « THE BACK OF THIS BEYOND »
de FUEL. La musique d’amoureux des écossais possède un bassiste
qui n’ignore rien des voies du cœur ; son escapade solitaire
en est l’hypogée aérienne, la sépulture des anges.

Catégories : Chroniques

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