Groupe : Rise And Fall Of A Decade
Album : Forget the twentieth century
Date : 1998-12-01
Label : In-Scene
Distributeur :
Format : CD
Durée :


à la fin des années 80, RISE AND FALL OF A DECADE a subi comme
beaucoup d’autres groupes français (SPEAKING SILENCE, COLLECTION
D’ARNELL-ANDREA, CLAIR OBSCUR…) le curieux paradoxe de connaître
le succès Outre-Rhin, dans une Allemagne où la déferlante
dark-wave sévissait ; tandis qu’en France, une relative indifférence
leur coupait les ailes. Après l’effondrement des derniers distributeurs
français de musiques dark dignes de ce nom (SEMANTIC…), RISE AND FALL
OF A DECADE a vu la promotion de ce nouvel album réduite à néant.
Malgré un clip du titre The french song is dead programmé
sur MTV et MCM, « FORGET THE TWENTIETH CENTURY » est sorti
dans un anonymat révoltant ; pire, il a été chroniqué
d’une bien curieuse façon (certains assimilant l’ensemble
à une pop baignée de trip-hop ? !). En fait, ces quidams
devraient réécouter « NOISY BUT EMPTY »
(sorti en 1992), un album qui revendique une liberté de style que l’on
retrouve sur « FORGET THE… ».

La
wave précieuse de Pierre-François Maurin, Thierry Sintoni et Sandy
Casado est comme toujours aérienne, sobre et directe ; chaque titre
s’insinuant avec fulgurance. Les envolées romantiques du premier
album ont cédé la place à des mélodies tout aussi
échevelées mais moins oniriques. L’évolution perpétuelle
vers une musique moins synthétique est toujours sensible, les guitares
acoustiques et électriques s’unissant à des sons de batterie
secs et peu réverbérés, chaque élément apportant
une dimension plus humaine à RISE AND FALL… Le plaisir est intact,
la voix de Pierre-François cravachant avec hargne et tension sur Hot
in winter, cold in summer
, celle de Sandy reste hélas trop discrète
et manifeste un rejet des tonalités éthérées (ndlr :
remember Lisbeth…). L’incursion de certains éléments
électroniques est totalement intégrée dans une production
qui joue sur les contrastes entre douceur intimiste (musique étouffée,
acoustique et proche) et éclats sonores (stridences, réverbérations
et synthés panoramiques). P.M., Black hole ou Pure hands
nous rappellent par leur atmosphère les mémorables compilations
« UNRELEASED » de PRESAGE qui avaient fait connaître
le groupe. L’aspect iconoclaste se manifeste une fois de plus avec un
Ten times on Taine Street et Sleep and ideal, deux titres directement
inspirés de Gainsbourg (dont ils avaient déjà repris à
leurs débuts La ballade de Mélody Nelson).

En
attendant de les retrouver sur scène (ils ont malheureusement annulé
leur concert au festival dark-wave/électro de Strasbourg), cet album
qui vient de sortir en Allemagne sur WEISSER HERBST (le label d’ENDRAUM)
saura illuminer les invétérés amoureux comme les amants
les plus réticents.


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