Groupe : Cube-Like-People
Album : Litter and sounds
Date : 2003-03-01
Label : In-Scene
Distributeur :
Format : CD
Durée :

Si
la nostalgie n’est pas la meilleure des conseillères, force est
de constater que RISE AND FALL OF A DECADE reste pour beaucoup l’un des
fleurons d’une new-wave raffinée, nectarisée par 4AD, tour
à tour mélancolique et fougueuse. Les trois premiers albums surent
restituer sans se répéter idées et sentiments, le quatrième
tentant de se démarquer musicalement ne réussit qu’à
brouiller les pistes pour les amateurs du groupe les plus intégristes.
Le nom de RISE AND FALL OF A DECADE ne cadrait peut-être déjà
plus avec les nouvelles sentes explorées par le trio. L’annonce
d’un projet intitulé CUBE_LIKE_PEOPLE il y a plus d’un an
et demi éclaircissait quelque peu la situation : RISE AND FALL OF
A DECADE enterré avec le siècle dans l’anonymat, après
avoir fait table rase, la nouvelle formation pouvait enfin s’extraire
des limbes. Après de nombreux aléas, « LITTER AND SOUNDS »
est enfin entre nos mains ; les premières écoutes laissent
place à un sentiment partagé, en effet, si l’on excepte
les deux titres issus du répertoire de RISE AND FALL OF A DECADE (Mistake
et Ten times on Taine street) mixés comme aux plus mauvais
jours de XYMOX, période « METAMORPHOSIS » (littéralement
« reliftés »), les huit nouvelles compositions sont marquées
par la nouvelle façon de composer du groupe, à partir d’un
élément sonore… et non plus d’une mélodie
piano ou guitare. Le principe, au demeurant intéressant et créatif,
ne semble pas profiter à tous les titres. Les rythmiques drum’n’bass
et les scratchs fragmentaires annihileront peut-être pour certains le
pouvoir de la musique, mais le principal travers résulte de l’extrême
dimension passagère de ces sons marqués du sceau de la musique
électronique du milieu des années quatre-vingt dix. L’influence
de Serge Gainsbourg (période dandy) reste présente en filigrane,
la voix de Pierre-François éternellement élégante
et touchante reste le fil conducteur des sentiments au cœur de mélodies
qui évoquent les « sixties » glacées d’une
« chelsea girl » ou d’un « rude boy », en ce sens Drag
and drop
est une ritournelle enchantée où la voix de Sandy
écholalique répond au chant désenchanté du chanteur.
Lunar geriatric ou BO man eater (que les cordes synthétiques
illuminent) s’impriment écoutes après écoutes, semant
durablement l’addiction en nos sens. Toutefois sur des titre comme 28th
november
, la fougue synthétique choque de prime abord, l’auditeur
restant « scotché » au synthé « cheap »… Au
delà de la nécessité, discutable, de faire figurer une
relecture de deux anciens titres, « LITTER AND SOUNDS » provoquera un
sentiment trouble, voire une désillusion ; le chant autrefois élégiaque
de Sandy offre ici un tout autre visage, plus joueur et terrestre, les instruments
acoustiques sont relégués aux oubliettes (-où sont les
pianos, violons… d’antan-) offrant la part belle aux rythmes électroniques…
Mais la voix de Pierre-François, la passion palpable du trio pour la
musique, le plaisir d’une écriture non-restrictive où se
combinent indie-pop, trip-hop, électronica, où NEW ORDER croise
THE WOLFGANG PRESS, où l’éther se pare de musc désarçonne
bien des critiques et renvoie le chroniqueur à une question fondamentale :
trouveront-ils un public capable d’apprécier un univers en marge
des dogmes dominants ?

Catégories : Chroniques

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