Groupe : Black Tape for a Blue Girl
Album : The scavenger bride
Date : 2003-03-01
Label : Projekt
Distributeur :
Format : CD
Durée :

Avec
ce huitième album, la formation de Sam Rosenthal prolonge son errance
dans les territoires éthérés qui ont fait sa renommée.
Présenté comme un concept album, « THE SCAVENGER BRIDE »
se compose de treize titres centrés sur le thème de la mariée
et sa cour de prétendants. La référence à Marcel
Duchamp (« La mariée mise à nu par ses célibataires,
même »), déjà présente sur le précédent
album se double ici d’une variation inspirée par les écrits
de Franz Kafka. Sous ce double-sceau alléchant se trament des histoires
tourmentées où sentiment, désir et passion s’imbriquent
intimement. D’un point de vue strictement musical, sous les soieries familières
tissées par Sam et ses instrumentistes (Lisa Feuer à la flûte,
Julia Kent au violoncelle, Vicki Richards au violon et Elysabeth Grant au chant
et violon alto), on assiste à l’incursion d’une myriade d’invités
allant du vieil ami Steve Roach au guitariste Christopher David (JUDITH). Tempérant
l’absence douloureuse d’Oscar Herrera et la discrétion de
Sam au chant, Brett Helm (AUDRA), Athan Maroulis (SPAHN RANCH), Michael Laird
(UNTO ASHES) et Martin Bowes (ATTRITION) apportent des colorations nouvelles
à la musique de BLACK TAPE FOR A BLUE GIRL, à ce titre, le musicien
d’UNTO ASHES apporte beaucoup au niveau instrumental. Le résultat
de cette multiplicité pouvait faire craindre un manque de cohésion
de l’ensemble ; or, après quelques écoutes, une acclimatation
progressive permet à l’auditeur de retrouver l’intimisme
intrinsèque du groupe. Depuis seize ans, chacun entretient une aventure
singulière avec le groupe, pour certains, BLACK TAPE FOR A BLUE GIRL
reste associé au minimalisme nébuleux des premiers albums, pour
d’autres la révélation fut l’anthologie « A
TEARDROP LEFT BEHIND » (éditée par HYPERIUM au début
des années quatre-vingt dix), ou encore le premier album dignement distribué
en France (« THIS LUSH GARDEN WITHIN), ce lien subtil explique en
partie les attentes et les craintes éveillées à chaque
nouvel album. La « valse », pourtant habituelle, des voix
engendrera un certain malaise chez les tenants d’un classicisme « blacktapien »,
sentiment compréhensible à l’aune du phrasé parfois
emprunté ; mais au demeurant « THE SCAVENGER BRIDE »
est le plus sûr démenti à toutes les peurs, BLACK TAPE FOR
A BLUE GIRL s’exhaussant inexorable en naufrageur de l’âme :
Le « pendu femelle » et les « moules maliques »
dénonceront toute atteinte au corps du délit.


0 commentaire

Laisser un commentaire

Emplacement de l’avatar