Groupe : Collection d’Arnell-Andrea
Album : Exposition eaux-fortes et méandres
Date : 2007-03-20
Label : Prikosnovenie
Distributeur :
Format : CD
Durée :

Si « The Bower of despair » inoculait un sentiment de majesté endeuillé, orbe noir et horizon couvert de cendres. « Exposition » est un retour vers une forme d’introspection contemplative, toute entière dédiée à un dialogue souterrain avec des oeuvres picturales souvent romantiques. Au-delà de la thématique qui organise le disque et offre des espaces mentaux de divagation poétique, « Exposition » prolonge l’exploration inquiète et mélancolique du monde propre à tous les albums de la formation. Textes empreints d’une sensation de perdition en écho à une musique qui se pare par instants de ses plus déchirants atours. L’ouverture du disque, Les sombres plis de l’âme, au chant éperdu et exsangue, à la mélodie lancinante comme aux premiers jours  (entre « Automne à Loroy » et « Les Marronniers »), soutenu par des cordes insistantes et le choeur tragique des voix masculines. The long shadow ensorcelant par sa basse coldwave, ses claviers réminiscents d’un autre joyau de Collection, Au-delà des lierres (Elischeba), enserrant le coeur inexorablement. Chaque titre invoque à la fois les éléments qui nourrissent l’univers du groupe depuis ses débuts, le recueillement, la nature murmurante… mais aussi les sédiments apportés par le temps et la pratique musicale. « Exposition » est d’ailleurs le premier album du groupe à évoquer une telle sensation d’amplitude et d’espace sonore, fruit d’une production différente qui réussit à mêler la rugosité triturante des guitares (quasi post-punk, mais à l’élégance fatale), les cordes subtilement scellées dans la ligne mélodique ou hachées et rythmiques, basse rampante non monotone ronde et lovée dans la rythmique martelante souvent martiale, claviers moins pregnants conversant avec les autres instruments et pourtant articulations profondes, quant au chant(s), il offre des variations de titre en titre.  Sur Into flowers, à l’instar d’autres morceaux de l’album, la musique se structure comme par le passé mais offre des béances où instruments et voix vont et viennent: un violon orientalisant, des claviers stridulants hypnotiques, modulations magnifiées par le contraste dans les couleurs et les textures sonores.  Reste à l’auditeur à exercer ses sens en se plongeant dans les ramifications infinies suspendues entre ces onze compositions et les tableaux inspirateurs. Autrefois, Collection d’Arnell-Andrea nous entraînait dans des dialogues sans fin avec des livres magnétiques, aujourd’hui laissons dériver nos yeux vers ces eaux-fortes et méandres.

 


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