Depuis
cet entretien, le groupe s’est séparé, l’album initialement
prévu (déjà enregistré) ne verra sans doute pas
le jour. Actuellement Jérôme G. réenregistre les voix pour
sortir « L’AMOUR EST ETERNEL » sous le nom de THE GHOST ORCHESTRA,
son projet solo. On espère que ce nouvel atermoiement dans la carrière
de TAEDIUM VITAE n’est que passager, le résultat n’étant
qu’un parasitage inutile autour de l’essentiel : la musique
du groupe.

Que
s’est-il passé depuis la parution de « FLEISCH UND BLUT » ?
Il a été question de divers projets (DAS HEILMITTEL, SIR FORLORN…),
pouvez-vous nous éclairez ?

Ashkan :
En fait, suite à la dissolution de la première formation TAEDIUM
VITAE, Jérôme s’est concentré sur une musique différente,
typée darkwave allemande. Ce projet s’appelait DAS HEILMITTEL…
Puis, au fur et a mesure, il a repris le nom de TAEDIUM VITAE, ce qui eut pour
résultat l’album « FLEISCH UND BLUT ». Le projet SIR FORLORN
est de nature similaire. Beaucoup de morceaux qu’on retrouve sur la démo
du projet ont été adaptés dans le cadre de TAEDIUM VITAE
pour l’album « L’AMOUR EST ETERNEL »… Il est difficile
de dissocier les projets de Jérôme et TAEDIUM VITAE. Bien que son
side-project actuel THE GHOST ORCHESTRA reprend le même type d’ambiances
développées dans « FLEISCH UND BLUT », je peux assurer
que TAEDIUM VITAE évitera l’écueil de tout mélanger
à nouveau. Nous nous construisons une identité propre désormais.

Quelles
sont les réactions en France et à l’étranger par
rapport à votre travail ?

Ashkan :
En général plutôt bonne, puisque c’est d’ailleurs
dans le reste l’Europe que TAEDIUM VITAE marche le mieux… Nous
sommes très impatients de venir jouer dans des pays comme l’Allemagne,
l’Italie et de retourner en Belgique…

Jérôme
G. :
En France, je pense que le public ne nous a pas oubliés.
Nous aurons l’occasion de le savoir puisque l’on commence notre
tournée en France. Lorsqu’on passe trois ans à écrire
et à enregistrer un album, cela fait beaucoup de bien de se retrouver
sur scène devant un public et ce, qu’il bouge ou pas, qu’il
y ait 10 ou 700 personnes… Bref nous sommes le plus heureux des groupes
tristes…

La
première incarnation de TAEDIUM VITAE privilégiait une cold-wave,
parfois post punk dynamique et entêtante, depuis vous avez orienté
le groupe vers des terres plus synthétiques, riveraines de la darkwave
allemande : cette évolution est-elle irrémédiable
ou reviendrez-vous vers une musique plus organique ou « rock » avec
basse et guitare ?

(ndlr :
le nouvel album devrait rassurer les amateurs, le retour de guitares cold-goth
et la richesse des arrangements pallie au glacis froids des synthétiseurs
qui ensommeillaient certains sur « FLEISCH UND BLUT »)

Ashkan :
Il est clair qu’il existe un décalage évident entre « THE
GARDEN OF STONES » et « FLEISCH UND BLUT ». Nous cherchons avec
cet album a fournir une suite logique aux deux premiers… Les pièces
musicales sont moins longues, les voix plus mélodiques et plus présentes,
les guitares offrent une richesse supplémentaire à l’ensemble…
en fait nous prenons un nouveau départ. Et il est clair que nous allons
très vite retourner vers des influences plus gothic rock tout en conservant
notre coté darkwave… C’est une question d’évolution
musicale.

Qui
sont les nouveaux membres de TAEDIUM VITAE ? Que sont devenus les anciens ?

Ashkan :
J’ai rejoint le groupe en novembre 2000. Au départ je souhaitais
simplement faire la pochette de la démo de SIR FORLORN et puis de fil
en aiguille nous avons réfléchi à l’éventualité
de coller mon chant sur les musiques de Jérôme. TAEDIUM VITAE était
de retour. J’ai fait partie de petites formations sur des temps très
courts sans jamais trouver réellement ma place. Je dois avouer qu’aujourd’hui,
je me sens comme partie intégrante de TAEDIUM VITAE. Quant à Angélique,
elle nous a rejoint l’été dernier pour faire des essais…
Et elle est restée car nous adorons sa façon de chanter. Son style
est très personnel et elle apporte un réel plus au groupe. La
preuve c’est que sans elle je suis perdu sur beaucoup de morceaux. La
formation actuelle a un caractère très fusionnel.

Jérôme
G. :
Il est vrai que TAEDIUM VITAE a pris un nouveau souffle avec Ashkan
et Angélique. Ils ont une vision moins professionnelle parce qu’ils
n’ont pas l’habitude, mais cela me force à être comme
eux pour les pousser à devenir comme moi. En fait, on s’adapte
et l’équilibre est toujours parfait. Imaginez un triangle à
deux cotés, ce serait une catastrophe… en tout cas ce ne serait
plus un triangle.

On
retrouve sur le nouvel album « L’AMOUR EST ETERNEL » des mélodies
cousines de THE CURE (Obscurité), des complaintes dépressive
à la SOL INVICTUS première periode (Scared By Love), une
palette riche qui fait à la fois écho à « THE GARDEN
OF STONES » et à un univers totalement singulier ; quelles sont
les musiques qui ont baignés vos sens ces dernières années ?

Ashkan :
Principalement DEINE LAKAIEN, TIAMAT, AND ONE, DAS ICH, WOLFSHEIM et toujours
DEPECHE MODE…

Jérôme G. : Comme toujours, j’écoute de
tout Ces derniers temps j’ai revu des vidéos que je n’avais
pas vues depuis longtemps comme AND ALSO THE TREES, CORPUS DELICTI, CHRISTIAN
DEATH, BAUHAUS mais ce que j’écoute le plus, ce sont des musiques
de films car c’est de là que vient mon inspiration, surtout les
arrangements d’orchestration classique.

Le
chant d’Ashkan froid, distant et inquiet apporte une noirceur concrète
à TAEDIUM VITAE contrebalancé par les incursions lumineuses de
la voix féminine, quelles sont vos influences vocales, l’univers
littéraire qui l’inspire ?

Ashkan :
Vocalement, je dois avouer que suis très influencé par Alexander
Veljanov , Peter Heppner , Dave Gahan voire Peter Murphy ou Gavin Friday. J’écoute
beaucoup de musiques différentes et j’espère avoir une certaine
personnalité vocale. Si ce n’est pas le cas, cela viendra avec
le travail… Quant à l’écriture des textes, elle n’est
nullement influencée par quelques auteurs que ce soit. Mes paroles viennent
de moi, de mes sentiments les plus profonds comme pour celles de Jérôme.
La littérature que je lis n’est pas forcément gothique d’inspiration
puisque je suis plutôt un accro de science fiction et de comics.

Quels
sont les projets de TAEDIUM VITAE ? Votre Label ARATARE ?

Ashkan :
Nous espérons sortir un second single extrait de notre dernier album
et compléter notre tournée cet automne. Pour l’année
prochaine, nous réfléchissons à une compilation récapitulative
des classiques du groupe ré-interprétés par la formation
actuelle. Ce projet nous tient a cœur car les anciens morceaux comme Sexy
Death
ou The Garden Of Stones ont subis des liftings plus qu’intéressant.
Ceci nous permettra de souffler un peu a attendant de livrer un nouvel album
fin 2003-début 2004. Et je peux vous assurer que les nouveaux morceaux
auront une sacré pèche.

Jérôme
G. :
L’avenir de TAEDIUM VITAE est tout tracé puisque
beaucoup de choses sont déjà prévues. Ceci dit en octobre
2003, je vais avoir 30 ans et le désir de fonder une famille est de plus
en plus présent dans mon esprit. Sortir une compilation avec des inédits
nous permettra de souffler un peu. Ashkan et Angélique sont juste arrivé
dans le groupe mais moi ça fait déjà 10 ans que je n’ai
pas prit de vraies vacances et plus je vieillis (rires) plus je suis exigeant
sur la qualité de mon travail en tant que producteur mais aussi en tant
que compositeur. D’ailleurs lorsqu’on écoute « L’AMOUR
EST ETERNEL », on peut s’en rendre compte. Pour faire un bon disque
il faut prendre son temps c’est ça le secret.

Il
a été question d’une réédition des enregistrements
de DIES IRAE, l’un des espoirs de la scène goth-rock française
du début des années 90, qu’en est-il ? Si ce projet
voit le jour y-aura-t-il des titres inédits, lives… (des extraits
de FACTORY PRESS) ?

Jérôme
G. :
Oui c’est vrai. C’est incroyable mais le nombre de
personne qui me demandent de ressortir les démos de DIES IRAE est traumatisant.
J’ai fini par craquer et cela devrait sortir cette année sous le
nom « IN MEMORY OF DIES IRAE (1992/1995) ». Ce cd comportera 9 titres
live (dont 5 inédits) extraits de 2 concerts (1 à Nantes et 1
à La Rochelle lors de la première partie de DAS ICH) et 4 titres
de la démo « SANCTIMONIOUS ». D’autres titres apparaîtront
sur une vidéo des débuts de DIES IRAE en 1992 avec, donc, plusieurs
titres inédits, qui sortira en juin.

Ne
craignez vous pas que le titre du nouvel album « L’AMOUR EST ETERNEL »
ne soit pris avec ironie ? Sans vouloir enfoncer le clou, vous offrez le
flanc à des critiques…

Ashkan :
Il est clair que le titre de l’album va être livré à
de multiples interprétations. Mais cela nous importe peu car je reste
persuadé que l’album et son concept général, les
relations humaines dans leurs aspects négatifs, ont plus de valeur qu’un
simple titre. Un critique qui se braque sur un simple titre d’album devrait
réfléchir, je pense, à une nouvelle orientation professionnelle
très vite…

Jérôme
G. :
L’idée de « L’AMOUR EST ETERNEL » m’est
venue après avoir vu le film « On Peut Toujours Vivre Dans L’Espérance ».
Ce film était très triste et je me suis mis à pleurer tellement
il y avait de la méchanceté.

Comme je l’avais enregistré, je me le suis passé deux fois
de suite dans la même nuit. (rires)

 


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